à la Maison des associations, Espace Pelletan,
61, bis rue Paul Doumer 17200 ROYAN 

Hommage de notre adhérent T. Peyron à Mme G. Sassey, fidèle des Rendez-vous Littéraires, décédée le 16 mars 2023

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Gisèle Sassey était une figure royannaise, très engagée toute sa vie dans de nobles causes.

Adhérente fidèle des "Rendez-vous Littéraires", elle manquait rarement nos conférences, même fatiguée dans ses dernières semaines. Elle était encore avec nous le 21 février pour "La Revue de presse de François Mauriac" par l'éminent P. Baudorre. Gisèle était reconnue pour ses positions humanistes et sa tolérance. C'était aussi notre doyenne admirée et respectée.

Mme Sassey s'est éteinte le jeudi 16 mars 2023 dans sa 95ème année et repose au cimetière des Bois à Saint-Georges de Didonne.

Thierry Peyron, l'un de nos adhérents, a tenu à lui rendre un hommage délicat par ces quelques lignes faisant référence aux éternels chapeaux portés par Gisèle Sassey :

Le chapeau de Gisèle

Depuis la plage de Royan,

Par un grand vent s’est envolé,

Un beau chapeau très élégant.

Sur un nuage il s’est posé

En emportant au fond de lui

Les joies qui ont bercé son cœur.

Doucement, il s’est endormi

Pour rêver d’autres bonheurs.

Et peut-être un mardi soir

En écoutant chanter les mots,

Dans nos pensées nous croirons voir,

La couronne du joli chapeau.

Thierry Peyron pour Gisèle Sassey

 

Freud et la Religion : réaction d'Annie Birkemeier suite à la conférence de P. Pellegrin le 14-03-2023

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"J’ai remarqué avec intérêt que le titre "FREUD ET LA RELIGION" a remplacé le précédent (annoncé dans le TLJ du mois de mars pour le Café littéraire du mardi 14) qui était "PSYCHANALYSE ET RELIGION". Substitution judicieuse mais moins alléchante. Vaste programme tout de même.

>>> suite dans l'espace réservé aux adhérents

✎ L’Europe, l’Europe, l’Europe (Complément d’enquête : 2ème partie) par Annie Birkemeier

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L’Europe, l’Europe, l’Europe (Complément d’enquête : 2ème partie)

 

De la réalisation aux défis de l’intérieur et de l’extérieur

 

I.- Aujourd’hui, c’est fait mais pas gagné !

En pastichant un proverbe chinois sur le mariage, on pourrait dire que l’Europe est une citadelle où tous ceux qui sont à l’intérieur voudraient sortir et tous ceux qui sont à l’extérieur voudraient entrer.

>>> suite


✎ Symphonie en jaune par Danielle Guérin-Rose

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Symphonie en jaune

Depuis quelques temps, je me suis mise au Japonais. Non pas que j’aie choisi de m’exprimer en idéogrammes ou par l’écriture verticale en usage au pays du Soleil Levant. Je ne me suis pas non plus convertie aux sushis, à la soupe miso, au saké, aux rouleaux de printemps et autres nourritures nippones, même s’il peut m’arriver d’y goûter. Je parle ici de la littérature japonaise.

Jusqu’alors, c’était resté pour moi plus ou moins Terra incognita. Ma culture (ou plutôt mon inculture) s’arrêtait à peu près à Mishima, à son obsession de la beauté et à son suicide de samouraï, par seppuku. C’était à peu près tout.

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✎ L’Europe, l’Europe, l’Europe (Complément d’enquête : 1ère partie) par Annie Birkemeier

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L’Europe, l’Europe, l’Europe (Complément d’enquête : 1ère partie)

  

Merci à Madame la Présidente des RDV littéraires et, last but not least, au webmestre Monsieur Gérard, de nous permettre d’apporter une contribution écrite aux débats qui ne peuvent qu’être superficiels et tronqués, dès lors qu’une seule demi-heure leur est consacrée après chaque rencontre !

 

Du mythe au concept

Du concept à la conception

De la conception à la réalisation

 

Dans une seconde partie qui suivra :

De la réalisation aux défis internes et externes 

 

I.- Dis, maman, c’est quoi l’Europe ?

>>> suite


✎ Hommage à un fou littéraire par Danielle Guérin-Rose

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Il s’appelait Patrice Louis, mais nombre d’entre nous le connaissaient comme « Le Fou de Proust », reprenant ainsi l’intitulé du blogue qu’il consacrait à l’auteur avec lequel il était un jour tombé en amour.
Et fou, et amoureux des mots et de la pensée proustienne, fallait-il qu’il le fut, pour choisir de s’installer, après une vie professionnelle bien remplie, dans ce petit village d’Illiers, à jamais associé au Combray de l’enfance proustienne, au point de changer officiellement de nom.

Il était venu s’arrimer près du Pré-Catelan et de la maison de tante Léonie après avoir bourlingué hardiment entre Outre-Mer (où il rencontra sa femme Violette) et continent africain (où il rencontra Aimé Césaire), et avoir poursuivi sur les ondes une longue carrière qui l’avait mené d’Europe 1 à Radio-France, de Canal Plus à BFM TV. Il avait aussi écrit des livres, mais un jour, en tournant les pages de « La Recherche », cette âme littéraire était tombée en passion pour le Petit Marcel, et son univers immense l’avait pris dans ses filets pour ne plus jamais le lâcher. Il connaissait sa « Recherche » sur le bout du doigt, et avait répertorié tous ses personnages, travail titanesque, dont il ne s’est jamais lassé.

Il était venu deux fois nous visiter aux Rendez-vous Littéraires de Royan, la première pour nous parler de Proust, bien sûr, et après la conférence, nous avions égrené avec lui des passages de la Grande Œuvre[D1] , en longeant le bord de mer, comme ailleurs, sur la côte Normande, le faisaient les Jeunes-Filles en fleur. Il faisait beau, il portait un costume clair. Il était plein de fougue, de faconde, d’élan et de sympathie humaine. Nous avions eu envie de le revoir et de l’entendre à nouveau, lui et sa culture chaleureuse, dépourvue de pédanterie. Et il était revenu avec Laurent Doucet, pour nous entretenir de leur ami commun Aimé Césaire, cette fois.

Ce ne fut pas notre dernière rencontre. Celui que nous regardions à présent comme un ami, nous avait accueillis à Illiers-Combray, où il nous avait servi de guide érudit et charmant. Nous avions suivi avec lui le chemin des aubépines et visité les sources de la Vivonne, et c’était un peu comme si Proust lui-même nous montrait la route, comme s’il marchait à nos côtés. Notre visite à Combray n’aurait pas été le même, sans Patrice.

Il sera encore là, longtemps, dans notre mémoire, après que le cancer eut fini par le vaincre, ce 17 novembre 2021 (un jour seulement avant l’anniversaire de la mort de Proust). Il parlait librement de sa maladie, de ses traitements difficiles, du dévouement des soignants, de son long combat, sur son site FaceBook. Il le faisait sans se plaindre, avec beaucoup de bravoure et de cran. C’était comme un feuilleton qu’il écrivait pour nous, une sorte de journal à épisodes avec l’arrivée dans sa boite aux lettres de mystérieuses chaussettes de couleur ou de bonnets tout aussi colorés, dont l’expéditeur restait mystérieux, et les poétiques bouquets de Violette, qu’elle confectionnait pour lui. Pas vraiment triste, ce noir feuilleton, en dépit de son arrière-plan dramatique, et même parfois plein d’humour, à cause de la dignité de l’auteur, de son optimisme, même, et de sa volonté de se battre, envers et contre tout. Jusqu’au dernier moment, jusqu’à son retour de l’hôpital, où il avait passé un mois, il y a si peu de jours, il ne baissait pas la garde.

Mais la mort a fini par gagner, en dépit de la lutte sans merci. Elle gagne toujours en fin de compte, c’est ainsi. Et j’espère que notre Fou de Proust me pardonnera, si pour lui adresser un dernier salut, je ne cite pas son auteur préféré, un extrait par exemple, de la mort, si touchante, de la grand-mère, mais si j’emprunte à Rostand les derniers vers de son chef-d’œuvre, parce que je trouve qu’ils lui vont bien, qu’ils conviennent à son courage et à sa vaillance :

-      «  Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous, Et c’est ... (...)
-      C’est ?
-      Mon panache. »


Danielle Guérin-Rose

✎ à Brassens par Annie Birkemeier

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À Brassens

Pas un jour de la semaine dernière sans que les journaux, les chaînes de radio ou de télévision, tous azimuts, ne célèbrent la mémoire de Georges Brassens qui est né il y a cent ans pour me/nous ravir, et nous a quittés voilà quarante ans déjà. De Sète avec son bateau-musée - le Roquerols -, qui lui est dédié, à Montpellier avec trois mois de célébrations autour de l'artiste, en passant par de multiples manifestations, l’un des plus grands poètes français du XXe siècle est enfin mis à l’honneur. Homme du peuple, anticonformiste et libertaire, il a initié ses contemporains, du plus humble au plus érudit, à la poésie la plus raffinée comme la plus politiquement incorrecte. Souvent désinvolte, jamais vulgaire, affichant avec une coquetterie d’esthète une culture et un vocabulaire impressionnants, tonton Georges - mon Maître - a su ressusciter dans ses poèmes le Moyen Âge, la Renaissance, les classiques et les poètes des plus coruscants aux plus oubliés, du « père » Hugo à l’humble Paul Fort. Villon, Corneille ou Verlaine devinrent grâce à lui nos contemporains. Plus sa langue est (volontairement) surannée, et plus il lui donne ce goût d’exotisme et d’éternité qui en font à jamais le musée vivant de la poésie française. Cornegidouille, jarnicoton et palsembleu, Tonton, je suis orpheline de toi. À l’âge de 5 ans, je pleurais sur le Petit cheval dans le mauvais temps et à 13, je faisais semblant d’écouter Gastibelza avec une copine, alors que c’est P... de toi et La Mauvaise réputation qui nous faisaient goûter délicieusement à la transgression !

Traduit en vingt langues par des brassensologues avertis, idole des Espagnols et des Latinos qui en avaient fait un étendard des libertés qu’ils réclamaient en risquant leur vie dans des manifs que les moins de 40-50 ans ne peuvent pas connaître, de Lima à Tokyo en passant par Moscou, il est considéré comme le plus grand troubadour du XXe siècle. Sujet de pléthoriques doctorats à l’étranger comme en France, il fait partie des auteurs au bac de français dans de nombreux pays.

Lui seul savait donner du relief à ses chansons. Quelle souffrance d’en entendre d’autres l’abîmer, l’affadir. Un accessit cependant à Paco Ibañez, son ami :

Un autre à cette délicieuse sylphide surgie du plus profond de l’Amérique, séduite par la poésie de notre troubadour universel, et qui m’a enchantée par sa subtilité.


HOMMAGE à BRASSENS (à toi, Tonton Georges)


Quand les zéphyrs nous font la cour

Et viennent nous parler d’amour

Anne ma sœur je pense à toi

Au vent passion, au vent matois

Qui t’abandonna fille-mère

D’une tempête follamère.

 

Le vent d’Autan les apporta

Le vent d’Autan les balaya…

 

Su’l’ Pont des Arts de l’Oncle Georges

Le vent nous a fait rendre gorge

Le vent sournois, le vent maraud

Joue avec nous au plus faraud

Gonfle nos jupes et nos sarraus

Pour le grand plaisir des badauds.

 

Le vent d’Autan les apporta

Le vent d’Autan les balaya…

 

Lorsque le vent devient dément

Et fait geindre tous nos gréements

Lors nous pensons à toi Verlaine

À ta complainte triste et vaine

À tes joies mortes et à Rimbaud

Appareillant pour son tombeau.

 

Le vent d’Autan les apporta

Le vent d’Autan les balaya…

 

Je pense à toi cher Rutebeuf

À ta solitude de veuf

Quand le vent chasse des cohortes

D’espoirs déçus, de lettres mortes

Devant ton huis, devant ma porte

Ce sont témoins que vent emporte.

 

Le vent d’Autan les apporta

Le vent d’Autan les balaya…

 

Et toi Gastibelza, le fou,

Que vent Tramontane bafoue

À quoi te sert ta carabine

Lorsque tu te caches et fulmines

Chaque fois qu’un corselet noir

Traverse le Tage le soir.

 

Autant en emporte l’Autan

Autant en emporte le Temps !

 

 Annie Birkemeier (en toute humilité)