«La seule chose dont nous devons avoir peur, c'est la peur elle-même»
Franklin D. Roosevelt
La peur d'un arrêt brutal, voire durable, de notre forme de civilisation fait de plus en plus d'émules et pose question :
– La civilisation que nous avons créée est-elle pérenne ?
– Peut-elle s'effondrer du jour au lendemain et si oui, comment et pourquoi ?
– Aurions nous créé un système de vie globale tellement fragile que le moindre incident est susceptible de bloquer toute la machine et de remettre en question ses fondements ?
Le COVID 19 est dans toutes les pensées. Il me paraît inutile, voire ridicule, de le nier. Mais nous ne sommes pas là pour pour évoquer cette pandémie (...pour cela, se référer aux JT...) mais pour aller au delà de la simple émotion du moment. La réflexion philosophique est une réflexion menant à la sagesse, à «la vie bonne». Il s'agit donc pour nous d'aller au-delà de l'émotion immédiate, en quelque sorte de prendre recul et hauteur mais pas trop : si l'on recule trop, on risque de tomber à la renverse, si l'on prend trop de hauteur on risque de ne plus rien voir. «In medio stat virtus»
Ce qui nous vient immédiatement à l'esprit lorsque l'on évoque la notion d'art, ce sont, presque immanquablement, les tableaux de Léonard de Vinci, de Michel Ange, de Van Gogh, de Picasso...
Inconsciemment, me semble-t-il, nous assimilons en première approche, l'Art, dans sa globalité, à l'art pictural -la peinture- à la création artistique qui s'y rapporte, et à l'idée de la beauté. C'est un «a priori» forcément réducteur. Car -et c'est un truisme- si le «miracle» de l'art se réduisait à ce simple constat nous ne serions pas ici ensemble à chercher Sa Vérité.
-Questions Philo (Magazine) : plus de 60 concepts incontournables -Alain «Propos sur le bonheur»-Michel Serres «C'était mieux avant» -Kant «Fondements de la métaphysique des moeurs» -Schopenhauer «Le monde comme volonté et représentation»- «L'art d'être heureux à travers 50 règles de vie» -Luc Ferry, Nicolas Bouzou «Sagesse et folie du monde qui vient» -Luc Ferry : «Les mots de la philo-B comme Bonheur»-CD -Raymond Aron « Les désillusions du progrès: essai sur la dialectique de la modernité» -Frédéric Lenoir, André Comte-Sponville,Mathieu Ricard.
Je dirai en remarque préliminaire que la littérature abordant le thème du bonheur est particulièrement riche, et parfois contradictoire (à titre d'exemple ; certains soutiennent que le bonheur est indépendant des circonstances extérieures, d'autres soutiennent au contraire qu'on ne peut pas être heureux sans se soucier de son environnement proche). En revanche les ouvrages traitant du progrès sont moins abondants, comme s'il posait moins d'interrogations. Beaucoup mettent l'accent sur ses dérives possibles, voire son utilité, aucun ne met en doute son existence... Il y a une explication évidente à cette apparente dichotomie, et c'est -entre autres- ce que je vous propose d'éclaircir au cours de ce débat.
Bibliographie - Luc Ferry : « Epicuriens et stoïciens , la quête d’une vie réussie » - Luc Ferry : « La pensée 68 et l’ère du soupçon » - Luc Ferry : « Nietzsche, la mort de Dieu » - Epictète : « Ce qui dépend de nous » - Patrick Süskind : « Le parfum » - Frédéric Lenoir - Arthur Schopenhauer - Jean Paul Sartre
NB : Pour ce premier rendez vous de la rentrée philosophique, j'ai jugé utile de joindre quelques éléments de méthodologie qui pourront inspirer les uns ou les autres sur la manière d'organiser leurs idées. Il va de soi que ce n'est qu'une suggestion...
Arthur Schopenhauer «Le monde comme volonté et comme représentation»
Sartre «La nausée»
La question qui nous réunit aujourd'hui part d'un constat évident : l'homme n'est pas fait pour vivre seul. Depuis des temps immémoriaux son existence n'a pris sens que dans la mesure où il a su- voire dû- tisser des liens avec ses semblables, ne fût ce que pour résister ensemble à la dureté des temps.
C'est, me semble-t-il, une évidence que d'affirmer que, fondamentalement, l'homme est animé par un instinct grégaire, qui l'a amené, volontairement ou pas, à tisser des relations avec l'autre, d'où la vie en tribu d'abord, en société industrialisée par la suite. Nous serions animés par deux tendances contradictoires: une tendance naturelle à la sociabilité, et une autre à l'individualisme, ce que Kant appelle «L'insociable sociabilité», et ce que Schopenhauer illustre joliment par l'exemple des porcs-épics qui se rapprochent les uns des autres pour se réchauffer, tout en marquant leurs distances pour ne pas être blessés par les piquants de l'autre.