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Molière et les Femmes - suite RdV du 20 février 2024

Rédigé par Gabriel Aucun commentaire
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Molière et les femmes
Bonsoir, Molière est mort le 17 Février 1673 à Paris il venait de jouer pour la 4ème fois Le Malade Imaginaire. Grâce à votre cercle littéraire les voix de quelques héroïnes résonneront ce soir pour fêter ce grand auteur toujours vivant...
On aurait tort de croire que Molière soit un ennemi acharné des femmes et qu’il les maltraite de parti pris. Il est bien obligé de représenter leurs défauts, puisqu'enfin elles en ont, et que les défauts sont avec les ridicules la propre matière de la comédie. Mais en homme qui connaît le monde et les femmes, il les a mises aussi quelquefois dans un beau jour. C’est un trait de son génie de savoir garder la mesure, et l’une des consolations qu’on éprouve en le lisant, c’est la beauté de ces caractères, fermes entre les excès, et conservant dans leur langage et dans leur conduite l’aimable modération de la vertu.
Des femmes dont la liberté frise souvent avec l’insolence. Des femmes qui refusent la place que leur assigne la société du XVIIe siècle. Elles bousculent l'ordre social. Elles portent la révolte contre la tutelle des pères ou des maris. Molière déjà prônait la libération de la femme.
Il a fait des amours contrariés le motif profond de ses comédies. Il éprouve une passion dévorante pour Madeleine Béjart et a été sali par toutes sortes de rumeurs concernant son mariage avec Armande qui n’est pas sa fille comme certains l’ont dit mais vraisemblablement soit la très jeune sœur de Madeleine soit sa fille cachée. Molière a été malheureux avec Armande qui très coquette était courtisée et peut-être infidèle. Molière aimait les femmes et aimait avoir dans sa troupe de très belles comédiennes, souvent plus instruites que la plupart de leurs contemporaines, grandes lectrices elles étaient aussi férues d’écriture comme Madeleine Béjart. Le théâtre de Molière s’inscrit dans ce « féminisme » nouveau et que nous qualifierions aujourd'hui de « progressiste ». En effet, à côté des « ridicules », ces « pecques provinciales » qui méritent bien leur bastonnade, ou ces femmes savantes qui laissent trop voir, sous le masque de la libido sciendi, leurs pulsions érotiques ou tyranniques, des figures positives comme Agnès, Madame Jourdain, Nicole, Donna Elvire, la Princesse d’Elide incarnent une indépendance féminine remarquable. Le théâtre de Molière a ainsi œuvré, par le comique et souvent la polémique, à faire admettre pour « naturelles » des formes et des valeurs d’abord féminines, issues de la société galante. Je vous invite à relire les puissantes comédies de cet auteur inégalable qui nous n’ont pas pris une ride malgré les siècles, les caractères de ces héroïnes sont immortels.

 

L'Afrique avec Kessel, le 6 février

Rédigé par Elizabeth Aucun commentaire
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Invité des Rendez-vous Littéraires le 6 février, Pascal Génot travaille à l'Université de La Rochelle où il est chargé de la formation.

Lorsqu'il cherchait un sujet pour sa thèse au début des années 2000, il s'est orienté vers Joseph Kessel, journaliste, romancier, académicien. L'universitaire a eu alors une chance extraordinaire, celle de rencontrer le notaire de l'écrivain qui avait stocké depuis plus de 20 ans des archives confiées par sa veuve. Mme Kessel avait rangé dans un coffre loué dans une banque, de gros cartons contenant un vrai trésor, les brouillons des principaux romans de son défunt mari...

Avec l'aimable compréhension du notaire, gardien de ces textes, Pascal Génot a mené de longs mois un vrai travail d'enquêteur pour déchiffrer la petite écriture serrée de l'auteur de "Marchés d'esclaves" et "Le Lion", les deux romans principaux détenus dans ce coffre.

Grand reporter, Kessel a beaucoup arpenté l'Afrique qu'il aimait, principalement le Kenya, et y a fait des reportages avec photos publiés dans les journaux "Le Matin", "Gringoire" ou "France Soir" puis édités plus tard sous forme de livres. Pour "Marchés d'esclaves", les articles paraissent du 26 mai au 14 juin 1930 et le tirage du "Matin" explose au fil du feuilleton quotidien. Après de nouveaux périples africains de 1953 à 1957, les reportages sur "Le Lion" ont été publiés en mai 1958, avant de sortir sous forme de roman. avec un succès jamais démenti.

Kessel disait qu'il aimait écrire "pour les gens qui ne peuvent pas voyager", ce que confirment ses descriptions précises qui ont traversé les années. En l'absence d'héritier, tous ses droits d'auteur sont versés à la Croix Rouge irlandaise, nationalité de Michèle O'Brien, sa dernière épouse.

Pascal Génot, universitaire et spécialiste de Joseph Kessel

Jacques Tati en bande dessinée, mardi 30 janvier

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L'auteur de bandes dessinées et scénariste, Olivier Supiot, était l'invité des Rendez-vous Littéraires mardi 30 janvier, dans la salle de réunion du Cinéma le Lido.

Révélé au Festival d'Angoulême en 1997, il a publié dans "Fluide glacial", puis lancé sa petite héroïne Marie Frisson tout en faisant l'illustration de nombreux ouvrages. Son dernier album "Tati et le film sans fin" raconte ce génial cinéaste touche-à-tout (1907-1982), qui rêvait d'être clown ou de faire carrière au music-hall. On connait ses films "Jour de fête" (1949), "Les Vacances de monsieur Hulot" (1953), 'Mon Oncle' (1958), tous originaux et drôles et récompensés par de nombreux prix.

L'album d'Olivier Supiot, réalisé avec l'écrivain Arnaud Le Gouëfflec et paru aux éditions Glénat, raconte sur 131 pages en noir et blanc et couleurs, les nombreuses facettes de Tati. La réalisation d'une telle BD qui a demandé près de 2 ans de travail -dans la documentation, le choix du style, le dessin et les textes dans les "bulles"- a été longuement expliquée aux adhérents des Rendez-vous Littéraires, qui se sont pressés ensuite pour acheter et faire dédicacer le bel ouvrage.

Olivier Supiot avec Philippe Brégowy qui menait l'interview

Une des illustrations montrant Jacques Tati

Olivier Supiot et ses dédicaces personnalisées

Beaucoup de monde à la signature de l'ouvrage

Quels sont les véritables noms de ces écrivains connus ?

Rédigé par Elizabeth Aucun commentaire
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Lors de l'Assemblée Générale des Rendez-vous littéraires, samedi 13 janvier 2024, Jean-Paul Gazeau, membre du Conseil d'Administration, a organisé un jeu de questions qui a beaucoup plu aux adhérents, avec pour thème les véritables noms d'écrivains connus. En effet, nombreux sont ceux qui ont modifié leur nom de naissance pour un nom de plume différent, et ce pour diverses raisons (préservation de l'anonymat de la famille, nom trop commun ou trop difficile à mémoriser etc.).

Amusez-vous avec ces devinettes ! Qui est ?...

Jean-Baptiste Poquelin : Molière

Charles Lutwidge Dogson : Lewis Carroll (Lutwidge= Louis = Lewis, Charles=Carroll)

Isidore Ducasse : Lautréamont (pseudo emprunté au roman Latréaumont d’Eugène Sue mais uniquement pour Les Chants de Maldoror)

Julien Viaud : Pierre Loti (surnom donné par la reine Pomaré à Tahiti, du nom d'une fleur tropicale)

Jacques Boutelleau : Chardonne (commune du canton de Vaud en Suisse où l’écrivain séjourna)

Aurore Dupin : George Sand (en référence à Jules Sandeau. Ils furent amants et ont écrit en commun un roman, Rose et Blanche, publié sous le pseudonyme de Jules Sand. Elle conserva le pseudo de Sand par la suite)

Alexis Leger (prononcer Leuger) : St John Perse. L'origine du pseudo est aussi amphigourique que l'écrivain lui même !

Henry Beyle : Stendhal (ville allemande qu’il avait découverte lors de la bataille de Wagram)

Marguerite Donnadieu : Duras (village du Lot et Garonne où est né son père)

Roman Kacew : Romain Gary (Gary signifie « brûle » en russe. Et Ajar comme par hasard signifie « braise » en russe)

Puis le jeu est devenu un peu plus compliqué...

Françoise Quoirez : Sagan (en référence à un personnage de Proust la princesse de Sagan, épouse de Boson de Talleyrand- Périgord)

Eric Blair : George Orwell. Blair, ça faisait trop commun. Orwell est une rivière du Suffolk

Éric Arnoult : Éric Orsenna (Orsenna est une cité-état imaginaire, cadre du roman Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq)

Fabian Avenarius Lloyd : Arthur Cravan (pseudo en hommage au village de Charente Maritime où est née sa fiancée d'alors).

Puis les choses ont commencé vraiment à se corser...

Christophe Quiniou : Christophe Donner. Pseudo fondé sur un jeu de mots (crise de nerfs)

Michel Thomas : Michel Houellebecq (nom de jeune fille de sa grand mère paternelle, fervente communiste)

Marguerite de Crayencour : Marguerite Yourcenar (anagramme)

Mohammed Moulessehoul : Yasmina Khadra (les deux prénoms de son épouse)

Gérard Labrunie : Gérard de Nerval (lieu-dit où habitait son grand-père maternel : le Clos de Nerval)

Philippe Joyaux : Philippe Sollers (un nom découvert en feuilletant le Gaffiot et qui signifie « habile, ingénieux » en latin)

Ricardo Eliécer Neftali Reyes-Basoalto : Pablo Neruda. Il aurait choisi son nom de plume après la lecture des Contes de Mala Strana de l'écrivain et poète tchèque du XIXe siècle Jan Neruda (le patronyme Neruda signifie en tchèque « pas de famille »)

Augustin Ferréol : Marcel Achard

Frédéric-Louis Sauser : Blaise Cendrars (un nom de plume qui fait allusion aux braises et aux cendres et qui place l'écrivain sous le signe du feu et de la renaissance du phénix)

Eugène Grindel : Paul Éluard (nom de jeune fille de sa grand-mère maternelle)

Louis Poirier : Julien Gracq (Louis Poirier retient le prénom de Julien Sorel et le patronyme des frères Tibérius et Caius Gracchus, figures politiques et militaires de la République romaine)

Le jeu s’est arrêté ici mais il y avait encore de la réserve...

Émile Herzog : André Maurois (nom d'un village du nord de la France dans lequel il est passé en tant que soldat pendant la guerre de 14)

François Anatole Thibault : Anatole France

Louis Farigoule : Jules Romains

Léon Tarassov : Henri Troyat (pseudo imposé par son éditeur)

Samuel Rosenstock : Tristan Tzara. Tristan, en référence au héros de l’opéra de Wagner. Tzara qui signifie terre ou pays en roumain. Le nom complet signifie « triste dans le pays natal » en roumain

Jean Bruller : Vercors. A pris son pseudo quand il est entré en Résistance

Georges Moinaux : Georges Courteline (son père Jules Moinaux étant également écrivain, il prit un nom de plume afin de pouvoir voler de ses propres ailes...)

Henry Petiot : Daniel-Rops (l’adoption de ce pseudonyme serait inspirée par Félicien Rops, graveur et illustrateur belge)

Andrea de Chirico : Alberto Savinio

Pierre Dumarchey : Pierre Mac-Orlan (début du nom d'une pseudo-lointaine aïeule écossaise et abréviation du mot Orléans où il fit ses études secondaires)

Maurice Legrand : Franc-Nohain (en hommage à la rivière le Nohain, affluent de la Loire, traversant Donzy, lieu de ses vacances d’enfant)

On pourrait encore citer : Louis Andrieux, Samuel Langhorne Clemens, Paul Ancel, Thomas Lanier, Emile Chartier, René Raymond, Mary Ann Evans, Truman Streckfus Persons...A vous de trouver...

 

Autour d'Oscar Wilde et de sa mystérieuse " Salomé ", mardi 12 décembre

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Mardi 12 décembre, c'est Danielle Guérin-Rose, membre des Rendez-vous Littéraires, qui officiait pour une séance consacrée à la pièce " Salomé " d'Oscar Wilde, l'auteur irlandais qu'elle connait particulièrement bien puisqu'elle a créé en 2008, avec son mari David -lui-même irlandais- la " Société Oscar Wilde " qui entretient la mémoire du fantasque et sulfureux écrivain.

Le personnage de Salomé apparait dans la Bible, portant sur un plateau d'argent la tête de Jean-Baptiste. Oscar Wilde s'y intéressa après avoir lu plusieurs auteurs, tels que Flaubert ou Huysmans, qui donnent corps au mythe de cette femme fatale.

L'Irlandais écrit en 1891 la pièce " Salomé " en français et en prose et décide que c'est Sarah Bernhardt qui interprètera son envoûtante héroïne. Même si Salomé devrait avoir 16 ans et que S. Bernhardt en a 48, sa fameuse danse des sept voiles devait enflammer le public. Hélas, l'Angleterre interdit la pièce -pas de personnages bibliques sur scène... Ce n'est qu'en 1896 qu'elle sera présentée à Paris, sans la belle Sarah et sans Oscar Wilde, emprisonné pour outrage aux moeurs...Il faudra attendre 50 ans pour que la pièce soit enfin applaudie à Londres tandis que Wilde était mort depuis longtemps à Paris...

Salomé renaîtra en musique grâce à Richard Strauss en 1905, elle a été dansée par Isadora Duncan ou Mata-Hari ; le cinéma s'en est inspiré, entre autres Al Pacino et son film " Salomé " en 2013 avec Jessica Chastain dans le rôle-titre.

 

Danielle Guérin-Rose, vice-présidente de la " Société Oscar Wilde "

Sur l'écran, une belle citation d'Oscar Wilde

Autour des légendes du Moyen-Age, mardi 5 décembre

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Manolo Gonzalez et Carole Matras étaient de retour devant les adhérents des Rendez-vous Littéraires, mardi 5 décembre, pour leur conter en poésie et en musique, mille et une légendes médiévales.

Au son de la harpe et de l'organetto -petit orgue portatif que l'on reconnait sur des tapisseries anciennes- il fut beaucoup question, en langue dOc, langue d'Oïl et latin, de troubadours et de trouvères, des légendes autour de Saint Nicolas, de Mélusine, de Saint Jacques de Compostelle, de Guillem de Cabestany...

Puis défilèrent dans un bestiaire prolifique tous les animaux largement représentés dans les gravures et les fables : panthère, pélican, lion, rossignol, cygne...avec le 1er prix attribué à la licorne, animal imaginaire le plus important de l'Occident chrétien du Moyen-Age à la fin de la Renaissance.

Pour pimenter leur intervention, les deux poètes-musiciens ont proposé au public un jeu "Vrai ou faux ?" qui a remporté un vif succès !

 

Carole au chant et Manolo à l'organetto

Carole Matras à la harpe