🔖 Glisse, barque funèbre... ✎ Katy Breuil
Glisse, barque funèbre…
ou
La traversée des Enfers dans la littérature occidentale
Présentation par Katy BREUIL
Depuis Homère jusqu'à nos jours, l'Au-delà fascine l'humanité.
Homère (850 avant l'ère chrétienne), le premier, va décrire le royaume d'Hadès (l'invisible) et de Perséphone (celle qui porte la mort).
L'Au-delà est le lieu où tous les morts, devenus des ombres, bons et mauvais, errent, sans joie.
Avec Platon (424-347), et les religions à mystères (initiation), on assiste à une évolution des pensées : bonheur ou punition selon la façon dont on a vécu.
Pour qu'un vivant passe la Porte des Enfers, il doit être accompagné d'un Passeur comme le narrent les poètes de l'Antiquité gréco-romaine, les hagiographes médiévaux, Dante et le romancier contemporain Laurent Gaudé.
Tous, sauf un seul : Orphée
Dès l'entrée aux Enfers, la nuit, le manque de lumière accompagné de bruits assourdissants dans un froid glacial, accueillent celui qui marche dans des vapeurs pestilentielles.
« Je me trouvai sur le bord de l'abîme de douleurs, triste vallée d'où mille gémissements s'élèvent en un bruit de tonnerre » Dante
Mais les vivants, privés des leurs, subissent une épreuve terrible, traduite dans la littérature par des lamentations, des déplorations :
« Je crierai une plainte et me noierai de larmes. Ô douleur ! Ô douleur ! » Eschyle
Tout le long de l'exposé et de l'avancée du roman de Laurent Gaudé, Les Portes de l'Enfer, des citations tirées de ce thème seront lues jusqu'à l'ultime mot de Dante :
« Notre seule peine est de vivre dans le désir, sans espérance »