Conférence de Christophe LUCET
Une photo de Christophe Lucet lors de sa conférence
à venir :
Une photo de Christophe Lucet lors de sa conférence
Un demi-siècle après la disparition de Pierre Henri Simon, son œuvre questionne toujours notre temps :
Qu’est-ce que l'engagement au service de la cité ? Qu'est-ce que le courage ? La littérature ?
Cette conférence, que nous propose Christophe Lucet (éditorialiste à Sud-Ouest) évoquera le parcours exceptionnel de l'écrivain saintongeais, condisciple de Sartre et de Raymond Aron à l' École Normale Supérieure, lanceur d'alerte contre la torture en Algérie, critique littéraire au "Monde", romancier, académicien et cofondateur de l'Académie de Saintonge en 1957
« Mieux penser pour mieux vivre » : le café philo de Royan
Base de réflexion proposée par Danielle Guérin-Rose et Jacques Eskénazi
" Pourquoi faut-il vieillir ? " |
Avant propos
-1- Une remarque préliminaire (...et qui n'engage que moi...): selon la manière dont on le prononce « Pourquoi faut-il vieillir ? » n'a pas tout à fait la même signification.
Sur un ton las et désabusé, la question signifierait que, vieillir, c'est quand même le début d'un certain nombre de maux nouveaux ou inattendus ( quel que soit l'âge d'ailleurs).
Mais sur un mode plus affirmé, la question pourrait signifier que le vieillissement se manifeste par l'expérience, la sagesse, le savoir faire...voire le savoir vivre !
C'est je crois la piste la plus intéressante, et c'est celle que je vous propose de suivre...
-2- D'autre part- honnêteté philosophique oblige- je me suis obligé, pour ne pas dire contraint, à éviter dans mon approche tout ce qui, de près ou de loin, pouvait échapper à la recherche philosophique pure: l'aspect social ou sociologique du vieillissement, la composante santé (morale, intellectuelle et physique), le côté financier....bref tout ce qui pouvait nous détourner dans un première approche d'un contexte purement philosophique. Vous conviendrez avec moi que c'est un thème sociétal, transversal et intemporel que l'on peut aborder de bien des manières.
Je laisse donc à Danielle le soin de démarrer cette session du café philo en évoquant un auteur qu'elle connaît bien: Oscar Wilde et « Le portrait de Dorian Gray » une illustration troublante de l'angoisse du vieillissement que nous pouvons tous avoir et la confirmation de notre déchéance physique inéluctable...
Pour illustrer le thème de notre rencontre d’aujourd’hui sous son aspect littéraire, nous avons choisi avec Jacques un roman irlandais que la plupart d’entre vous connaissent « Le Portrait de Dorian Gray»
Mais il n’est pas le seul à traiter de cette vaste question qu'est la vieillesse.
Lire la suite de Café philo du 21 mars 2024 : " Pourquoi faut-il vieillir "
Molière et les femmes
Bonsoir, Molière est mort le 17 Février 1673 à Paris il venait de jouer pour la 4ème fois Le Malade Imaginaire. Grâce à votre cercle littéraire les voix de quelques héroïnes résonneront ce soir pour fêter ce grand auteur toujours vivant...
On aurait tort de croire que Molière soit un ennemi acharné des femmes et qu’il les maltraite de parti pris. Il est bien obligé de représenter leurs défauts, puisqu'enfin elles en ont, et que les défauts sont avec les ridicules la propre matière de la comédie. Mais en homme qui connaît le monde et les femmes, il les a mises aussi quelquefois dans un beau jour. C’est un trait de son génie de savoir garder la mesure, et l’une des consolations qu’on éprouve en le lisant, c’est la beauté de ces caractères, fermes entre les excès, et conservant dans leur langage et dans leur conduite l’aimable modération de la vertu.
Des femmes dont la liberté frise souvent avec l’insolence. Des femmes qui refusent la place que leur assigne la société du XVIIe siècle. Elles bousculent l'ordre social. Elles portent la révolte contre la tutelle des pères ou des maris. Molière déjà prônait la libération de la femme.
Il a fait des amours contrariés le motif profond de ses comédies. Il éprouve une passion dévorante pour Madeleine Béjart et a été sali par toutes sortes de rumeurs concernant son mariage avec Armande qui n’est pas sa fille comme certains l’ont dit mais vraisemblablement soit la très jeune sœur de Madeleine soit sa fille cachée. Molière a été malheureux avec Armande qui très coquette était courtisée et peut-être infidèle. Molière aimait les femmes et aimait avoir dans sa troupe de très belles comédiennes, souvent plus instruites que la plupart de leurs contemporaines, grandes lectrices elles étaient aussi férues d’écriture comme Madeleine Béjart. Le théâtre de Molière s’inscrit dans ce « féminisme » nouveau et que nous qualifierions aujourd'hui de « progressiste ». En effet, à côté des « ridicules », ces « pecques provinciales » qui méritent bien leur bastonnade, ou ces femmes savantes qui laissent trop voir, sous le masque de la libido sciendi, leurs pulsions érotiques ou tyranniques, des figures positives comme Agnès, Madame Jourdain, Nicole, Donna Elvire, la Princesse d’Elide incarnent une indépendance féminine remarquable. Le théâtre de Molière a ainsi œuvré, par le comique et souvent la polémique, à faire admettre pour « naturelles » des formes et des valeurs d’abord féminines, issues de la société galante. Je vous invite à relire les puissantes comédies de cet auteur inégalable qui nous n’ont pas pris une ride malgré les siècles, les caractères de ces héroïnes sont immortels.