à venir :

 

 

Oh ! Si bel estuaire ✎ Lucette Magne Clément

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à l'occasion du 10ème anniversaires des rendez-vous littéraires de Royan :
 
 
Oh ! Si bel estuaire
 

Journée d'été ensoleillée.. Je fais une halte solitaire
à la pointe de Vallières qui m'offre le panorama d'une mer calme,
et mon regard se perd dans les vagues blanches d'écume,

qui s'écrasent au pied des falaises sombres.
 
Contemplation...
 

Dans l'anse de la Conche, des rumeurs feutrées
viennent de la ville aux nombreuses petites villas colorées,
dominées par cette grande église grise, hiératique et placide

qui se découpe dans l'horizon limpide.
 
Admiration...
 

Soudain, la corne puissante de « La Gironde »,
énorme et imposant bac ferry, retentit dans le port.
Annonce du départ imminent. Les passagers se pressent à bord,

impatients, prêts pour une escapade vagabonde.
 
Agitation...
 

Ah... ! Là-bas, les voiles blanches des dériveurs glissant
silencieusement sur l'eau, sortent sans hâte du chenal,
croisant de rapides scooters de mer plus bruyants,

plus polluants, mais ...des jeunes générations, divertissement idéal.
 
Alors, acceptation...
 

A cet instant, sous ce ciel bleu, sans nuages, les eaux scintillent ,
oui... le temps suspend son cours...une mouette passe, criaille...

la vie est là, simple, belle, tranquille.
 
Douce sensation....
 
« Lucette Magne Clément »
 

✎ café philo pastiche par Annie Birkemeier

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Notre philosophe maison se/nous demande parfois si nous pourrions nous passer des Anciens, des Grecs surtout. Eh bien, NON, moi j’dis ! Et vive Homère, ses héros immortels et leur parodie. (Merci à Jacques Offenbach et aux librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy : La Belle Hélène, 1864 !)  

 

LE PÉLÉIDE EST FATIGUÉ

Qui souffle dans la conque

Fle dans la conque, fle dans la conque

C’est ce vieux Stentor

Oui, c’est ce vieux Stentor.

Ce n’est pas un ténor, non

Pas un ténor, non, pas un ténor, non

Pas non plus Nestor

Non, pas non plus Nestor.


C’est qu’il bat le rappel, oui

Bat le rappel, oui, bat le rappel

Au combat des Myrmons

Des Myrmi-myrmidons.


Car le bouillant Achille boude,

Couché, appuyé sur son coude :

L’ont fui la transe, la fureur

Et l’aristie, aurait-il peur ?


L’écume aux dents, dieux et déesses

S’affrontent, Héra contre Hermès.

Lui, dans une joute vocale,

Au milieu des pleurs et des râles,

Déboute incontinent Stentor

Et finit par le mettre à mort.


Patrocle, éromène d’Achille,

Est promu Capitaine et mène

Au combat les fougueux Hellènes,

Mais tombe sous les coups d’Hector ;

La situation est labile,

Antiloque annonce sa mort.

La colère du Péléide

Ne connaît dès lors plus de frein ;

Il se bat, rendu intrépide

Par l’étendue de son chagrin,

Massacre et profane, perfide,

Hector, le héros des Troyens.


Mais il meurt sous les homicides

Traits de Pâris de qui la main,

Guidée par l’ire d’Apollon,

Vise le héros au talon.

Il succombe et ne verra pas

Tomber les murailles de Troie.

 

Annie Birkemeier

✎ le printemps des poètes : le lac de la Métairie de Pontaillac par Annie Birkemeier

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(N’est pas Lamartine qui veut, mais qui ne tente rien... Poème remanié au printemps 2021)

Ainsi, toujours happés par de nouveaux virus,
Dans le confinement relégués sans partage,
Devrons-nous désormais partout faire chorus
Pour éviter le naufrage ?

Ô lac ! La Métairie s’ouvre à peine au printemps,
Et près des eaux chéries où le canard abonde,
Regarde ! je viens seule m'asseoir sur ce banc
Ouïr clapoter l’onde !

Toi, tu ne mugis point sous des roches profondes,
Tu ne te brises pas sur des récifs dorés,
Tu es l’humble allié de la nature féconde,
Et des cieux mordorés.

Un soir, vous souvient-il ? Nous rêvions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que l’appel des crapauds qui rythmaient en cadence
Ton courant capricieux.
 
Ô temps ! suspends ton vol, et vous, passants oublieux
Suspendez un instant l’aveugle promenade :
Regardez patiner les canetons curieux
Savourant la baignade.

Ô lac ! Oies et oisons, crapauds, jolies canettes !
Vous, qui n’avez du temps notion ni souvenir,
Aimez vos petits ! Vos prochaines amourettes
Sauront bien assez tôt advenir !

Ô Lac, que le zéphyr qui frémit ne se lasse
De rider ta face que la lune blanchit,
Et que le soupir discret des roseaux se fasse
L’écho éphémère de l’oiseau qui languit.
Que tout ce qui aime et soupire puisse dire :

Fini le confinement, enfin on respire !


Annie Birkemeier, samedi 11/04/2020 ; revu et corrigé le 15/06/2021

✎ le printemps des poètes : le printemps s’essouffle, les roses aussi par Annie Birkemeier

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(N’est pas Gérard de Nerval qui veut. Mais qui ne tente rien...)

Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses.
Cueillez-les comme on cueille les roses du parc ;
Faites vite, car veille le gardien morose
Caché sous la statue d’Amour tendant son arc.

Comme de la rose ne restent que pétales
Que le temps destructeur se plaît à outrager,
Ne reste de l’heure qu’un souvenir étale :
Sachez qu’il est toujours trop tard pour regretter...

S’il plaît au souvenir de se montrer loquace
Soyez-en le gardien discret et ténébreux,
Avares, jouissez-en comme d’un bien fugace ;
Le malheur jamais ne se montre impécunieux.

Les myrtes et les bruyères à l’ombre des bois
N’incitent plus les nymphes à se cacher, ravies,
Du Satyre à l’affut, telles biches aux abois :
Ne cédez à la peur et vivez votre vie.

Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rendez-le complice des secrètes mémoires : 
Tel un puissant remède à l’oubli du passé,
Plus que relique surannée, précieux grimoire.


Annie Birkemeier : Dimanche, 12/04/2020

✎ le désir : on a les désirs qu’on peut... par Annie Birkemeier

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Sur la musique des « Passantes » : 

À nos rencontres éphémères

Je dédie ces quelque paroles
À tous les Apollons frivoles
Ayant croisé notre chemin,
À ceux dont les lèvres entrouvertes
N’ont pas permis la découverte
De secrets pourtant anodins.

Pour eux notre mémoire flanche,
Oublieuse, et pourtant déclenche
En nous un tendre souvenir,
Mais dont la musique secrète
Dans nos cœurs fait la pirouette
En y attendant de mourir.

À ces inconnus, éphémères
Éphèbes, je dédie l’amère
Chanson qui berce nos matins ;
Sourds à notre lèvre altérée,
Sous leur regard, chair ignorée,
Nous n’étions que menu fretin.

Voguent la barque et la galère
Qui emportent au loin nos chimères
Se noyer dans l’oeil de la nuit ;
Ne survivra, fleur cristalline,
Que brisure de perle fine,
Fleur de sel parant notre ennui.


Annie Birkemeier, mercredi, 15 avril de l’an 1 du Covid 19