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↬ café-philo du mardi 29 mars 2022 : politique et philosophie "La cité juste est-elle une utopie ?" ✎ Jacques Eskénazi

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Classé dans : philo Mots clés : aucun

«Mieux penser pour mieux vivre : le café philo de Royan»

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Philosophie et politique : la cité juste est-elle une utopie ?

Avant propos :

  • Mais aussi avertissement préliminaire : un café philo n'est pas une réunion électorale, ni une confrontation géopolitique...L'objet principal de notre débat, en dehors de toute mouvance politique, c'est d'analyser s'il existe des passerelles entre la pensée philosophique et la «Praxis» politique.

  • Si nous arrivons à établir ces passerelles entre (...par exemple...) Jean Luc Mélenchon et Platon, Fabien Roussel et Karl Marx, Valérie Pécresse et Alexis de Tocqueville, Yannick Jadot et Jean Jacques Rousseau, alors nous pourrons nous féliciter d'avoir gagné notre pari...mais pas avant!

  • Il n'est pas question de dresser un état exhaustif de la pensée des auteurs cités. Comment pourrions nous analyser l'ensemble de l’œuvre de Marx, de Tocqueville ou de Machiavel en quelques lignes ? Mission impossible bien sûr, mais nous essaierons de mettre en valeur les principales têtes de chapitre...

  • En revanche, si j'ai pu inciter certains d'entre vous, pendant ce 10ème café philo, à explorer plus complètement la pensée de l'un ou l'autre des auteurs cités, alors ne vous gênez pas : il y a de quoi faire!

  • Pour ouvrir largement le débat, je me suis efforcé de titrer les sous-chapitres avec un point d'interrogation. La porte est ouverte à toutes les réponses...

  • Enfin, il nous faudra avoir constamment en tête le contexte historique, social et bien sûr politique qui a bercé toutes ces réflexions : on pourrait par exemple se demander si Marx publierait «Das Kapital» en 2022...

Bonne réflexion !

 

PS : J'aurais bien sûr souhaité que nous puissions profiter des prospectus-programmes des candidats . ...

 

La politique est-elle à la philosophie ce que la musique militaire est à la musique ?

Qu'est ce que la «Cité juste» (….A nos yeux de modernes, l'état idéal…) ?

De «La République» de Platon aux théoriciens contemporains, on peut retenir que sa définition procède d'un chemin long, sinueux et parsemé d'embûches. Toutes les théories y sont passées, des plus farfelues aux plus élaborées. On peut citer pêle mêle : la naissance de l'idée démocratique, les théories totalitaires, le marxisme et le communisme, le socialisme, l'anarchisme, l'aristocratie et le régime censitaire, la monarchie absolue (...ou éclairée...), le despotisme et la tyrannie, voire le nihilisme! J'évoquerai également, mais uniquement en filigrane, la théorie du messianisme politique ou de l'homme providentiel : «moi ou le chaos»....

Mais surtout peut-être est ce mission impossible que de mettre en balance la pensée philosophique et la «Praxis» politique ?

Concrètement : y a-t-il vraiment interférence entre les deux ?

 

Quelques mots d'explication :

-1- Quelles que soient les différentes manières d'aborder la réflexion philosophique, on se rend compte, au final, qu'elle a pour but fondamental de nous aider à vivre mieux, de nous aider à trouver le chemin de la vie bonne. Je rappelle d'ailleurs l'intitulé de notre café philo : «Penser mieux pour vivre mieux ».Certains, dont je ne suis pas, affirment même qu'elle peut nous préparer à mieux mourir...

-2- De la même manière, la mise en perspective des différents systèmes de pensée politique tout au long de l'Histoire nous conduit invariablement à la même conclusion : tout système politique a inévitablement pour effet d'instaurer, voire de justifier, la gouvernance d'une partie de la population -fût-elle minoritaire- sur l'autre partie - fût-elle majoritaire.

Exemple : la Monarchie et la prééminence aristocratique, le fascisme et la culture des élites, le communisme et la toute puissance de la collectivité sur l'individu....

Ce qui change d'un régime à l'autre, c'est la légitimité issue de la notion de Justice (….ce que nous verrons d'ailleurs plus loin...).

Alors, si la pensée philosophique est avant tout une pensée individualiste, quelle peut-être son influence -si elle en a- sur la réflexion politique ?

Avant d'aller plus loin, je vous propose d'appeler à notre secours nos contemporains.

Pour André Comte Sponville «Dictionnaire philosophique», p776 : « Qu'est ce que la politique ? C'est la vie commune et conflictuelle sous la domination de l'état et pour son contrôle (politique intérieure), entre états et sous leur protection (politique internationale). C'est l'art de prendre, de garder, et d'utiliser le pouvoir. C'est l'art aussi de le partager, mais c'est qu'il n'y a pas d'autre façon en vérité de le prendre ni de le garder».

Cette première définition de la pratique politique nous fournit un fondement solide pour notre débat : au départ de toute activité politique doit exister une communauté structurée, donc, dans son acception la plus évoluée, un état.

Luc Ferry rejette pour sa part une approche trop fermée . Pour lui la politique est auréolée de doute et de discrédit : «L'origine de ce mépris parfois haineux, nous dit-il, est directement liée au sentiment croissant de l'impuissance publique, de l'incapacité des politiques à régler les problèmes cruciaux du pays», et d'ajouter assez brutalement : « Nous sommes entrés depuis quelques années dans l'ère de la politique comme technique au sens philosophique du terme : une recherche de l'accroissement des moyens du pouvoir au détriment de toute réflexion sur les finalités» ( Les mots de la philo, P comme politique, P77 à 95)

 

En quelque sorte, le pouvoir pour le pouvoir....Une notion que nous retrouverons avec Machiavel!

Reste qu'il nous faut également évoquer le deuxième volet -essentiel- de notre débat : « Une cité juste est-elle utopique» ?

Celui qui, je crois, répond le mieux à notre interrogation c'est, une fois de plus, André Comte Sponville. Ecoutons le : « Utopie : ce qui n'existe nulle part (en aucun lieu : u-topos). Se dit spécialement des sociétés idéales...Une utopie ce n'est pas seulement un projet de société qui semble présentement impossible, c'est une société parfaite qui ne laisserait rien à transformer. Ce serait la fin de l'Histoire, la fin des conflits, comme une espèce de paradis collectif, quelque chose comme un Club Méditerranée définitif. Cela devrait nous dissuader d'y croire, et même d'y réver». (Dictionnaire philosophique, P1032)

 

L'éthique philosophique

Je vous propose, arbitrairement bien sûr, mais il faut bien un schéma conducteur, trois axes de réflexion, plus ou moins chronologiques d'ailleurs.

-1-Les précurseurs (Platon, Machiavel, Montesquieu, Rousseau) «Un philosophe devenu roi pourrait-il être un roi philosophe ?» Platon, 427-347 avant JC (La République)

Je ne résiste pas au plaisir de convoquer à notre débat notre bon vieux Platon, même si l'un des seuls qui ait réussi à faire l'amalgame, à ma connaissance, c'est l'empereur-stoïcien Marc Aurèle.

Ceux qui étaient présents lors de notre dernier café philo sur la philosophie grecque savent à quoi s'en tenir sur ce que je pense de son enseignement. Pourtant, faire appel à lui, c'est faire appel à l'une des premières réflexions structurées sur la politique - en quelque sorte une philosophie première- et son rapport au pouvoir .

Nous nous aiderons pour cela des planches de dessin ci-jointes de Jean Harambat «La République» d'après Platon.

Voici donc ce qu'on peut en tirer :

P39 : «Une cité est juste si chacune des trois composantes -gardiens, artisans, gouvernants- fait son œuvre propre. La justice est requise dans toutes les parties, mais elle a un caractère différent dans chacune des classes»

P57 : «Il y a cinq espèces de cités. Les caractères de l'âme sont aussi au nombre de cinq : la cité aristocratique, la constitution spartiate ou timocratie, l'oligarchie, la démocratie, la tyrannie»

P75 : «C'est dans le ciel que cette cité trouve son lieu. Peu importe qu'elle existe quelque part, il suffit de s'en faire soi-même l'habitant»

La cité juste devient ainsi une métaphore chère à la philosophie platonicienne. C'est à l’intérieur de nous même qu'il faut tenir bon, ne pas céder : juger par la tête, lutter par le cœur, se contenter par le ventre.

Sans vouloir influencer sur le débat à venir je formulerai trois observations :

-1-* Comme nous l'avions déjà constaté auparavant, la cité idéale de Platon est inégalitaire, c'est une société de classes.

-2-* C'est une cité utopique

-3- *Retenons néanmoins qu'il a eu le mérite, il y plus de 2000 ans, d'énumérer les principaux types de régimes politiques tels que nous les avons connus tout au long de l'Histoire...

 

 

«La fin justifie-t-elle les moyens ?»- Nicolas Machiavel (1469-1527) et la volonté du Prince

Autant vous l'avouer d'emblée, de tous les précurseurs que nous évoquons c'est celui qui a ma préférence. Pourquoi ? Parce que c'est un penseur «moderne». Il a été en effet le premier à séculariser la chose politique : n'oublions pas que l'époque est encore fortement influencée par le pouvoir religieux, et que toute légitimité ne peut émaner que de la puissance divine.

Mais là où Machiavel peut nous paraître parfaitement contemporain, c'est quand il nous dit que la véritable question en politique c'est comment prendre le pouvoir, mais aussi comment le garder.

La politique nous dit-il, se réduit aux techniques qui permettent de gouverner (Cf. la définition qu'en donne Luc Ferry). Il exclut de ce fait toute politique fondée sur un projet moral , et en particulier toute réflexion sur la cité «idéale» (Cf. «Utopia» de Thomas More)

Machiavel n'est pas machiavélique au sens que nous autres modernes donnons à ce terme : il est machiavélien (... pragmatique...), il prône ce qu'il appelle la vertu, c'est à dire l'opportunisme politique. Il n'y a pas de régime idéal, il y a des régimes correspondant aux circonstances du moment, que ce soit la monarchie absolue (...l'absolutisme...) quand la fin justifie les moyens, ou la République qui seule peut sauvegarder la liberté du peuple par ses contre-pouvoirs.

Pour dés lors conclure brièvement en tout cas sur Machiavel : morale (au sens philosophique du terme) et politique sont deux domaines distincts. En plagiant à ce niveau la pensée de Kant, on peut dire que pour lui l'action politique relève de l'impératif hypothétique, qui subordonne l'action à une fin extérieure (l'intérêt de l'état), et non de l'impératif catégorique, qui prescrit une action suffisante en elle-même.

 

«Esprit de la Constitution, es tu là ?» : Montesquieu (1689-1755) et l'Esprit des Lois

Montesquieu, c'est le siècle des lumières....Il condamne donc fermement le despotisme qu'il qualifie de régime brutal et simpliste, incompatible avec l'amour des hommes pour la liberté et leur haine contre la violence. Si l'humaniste qu'il est admire la démocratie antique, qui représenterait le régime idéal, il admet que ce régime puisse ne pas convenir aux grands états modernes.

Montesquieu c'est un constitutionnaliste....En fait, Montesquieu restera, tout au long de son existence, impressionné par la constitution anglaise de son temps, car il y trouve la preuve que ce régime complexe, d'apparence monarchique mais républicain en réalité assure l'équilibre des pouvoirs, l'exécutif, le législatif, et le judiciaire, sans lequel il ne peut y avoir de liberté.

Montesquieu c'est un pragmatique...Ce qu'il va retenir au final, c'est qu'il n'existe pas d'institution parfaite dans l'absolu : une constitution est bonne ou mauvaise par rapport aux traditions et à l'esprit général de la nation. Une constitution n'est pas un système abstrait mais un organisme vivant.

 

«I have a dream... La démocratie n'est-elle qu'un rêve ?» Jean Jacques Rousseau (1712-1778)- De l'état de nature à l'état de droit : le contrat social

Qu'est ce qui peut rendre l'autorité politique légitime, étant donné que les hommes naissent libres et égaux en droits ?

Pour notre rêveur solitaire, seul un pacte d'association, issu de la volonté générale, revêt cette légitimité et permet d'exercer cette souveraineté. La loi, unique pouvoir souverain en serait l'expression directe, et, obéissant à la loi, les hommes obéissent à une règle souveraine qu'ils se sont eux-mêmes fixés.Ils sont donc libres, et cette liberté est fondée sur la conscience de l'obligation librement consentie...

Mais le postulat de base -qui en fait malheureusement l'envers du décor- c'est que ce système implique que l'ensemble des citoyens participe à l'élaboration de la loi.

Il exclut donc «De Facto» la démocratie représentative au profit de la démocratie directe : dans la démocratie rousseauiste, ce n'est pas le parlement qui est le corps législatif, c'est le peuple tout entier....

 

-2- Les doctrinaires (Marx, Tocqueville)

Ce n'est bien sûr pas par hasard que j'ai réuni ces deux immenses penseurs sous la même rubrique. A cette différence près que la vision de l'un, (Marx) s'est avérée totalement erronée, voire tragique à l'épreuve de l'Histoire, et que la vision de l'autre (Tocqueville) n'a cessé de grandir en force durant la même période et ce, jusqu'à nos jours.

 

 

«Tout ce qui est à moi est à moi, tout ce qui est à toi reste-t-il encore à toi ?» Karl Marx ( 1818-1883) et l'illusion collectiviste.

Je ne parlerai pas ici de matérialisme historique ni de dialectique, d'autodestruction programmée du régime capitaliste, de lutte des classes comme sous jacent de l'histoire du monde, ni de plus value fondée sur la notion de travail social moyen...Ce qui «a priori» me paraît le plus pertinent dans le cadre de notre thématique c'est d'analyser au mieux si possible les raisons d'un échec sociétal : Marx c'est quand même et avant tout la volonté de passer d'une société de lutte des classes à une société sans classe. Et ça n'a pas marché !

Je reprendrai pour cela les raisons principales de cet échec telles qu'elles nous sont exposées par Luc Ferry ( «Marx et l'hypothèse communiste – Transformer le monde» le CD pp46- à 60 )

- *La signification véritable des «Droits Libertés» première raison de l'échec...

Marx s'est trompé sur la signification réelle des déclarations des Droits de l'homme de 1789 et de 1848 (liberté de circulation, liberté d'opinion, droit de ne pas être arrêté arbitrairement, droit de propriété…) : «Il fallait vraiment que Marx fût aveuglé par sa volonté acharnée de démontrer que les droits de l'homme ne visaient qu'à empêcher le prolétariat de nouer des rapports de forces favorables face aux capitalistes pour ne pas s'apercevoir que ces droits s'avéraient finalement beaucoup plus favorables à la résistance du monde ouvrier qu'au monde bourgeois lui-même»

- *Droit au travail et appropriation par l'état des moyens de production, thèse défendue par Marx dans «Les luttes de classes en France», deuxième raison de l'échec :

C'est, nous dit Luc Ferry, l'introduction du loup dans la bergerie : si le droit au travail devient un droit opposable à l'état alors le seul moyen d'y répondre c'est l'appropriation par l'état des moyens de production privés. Il s'agit là d'un aller simple vers le communisme et la dictature du prolétariat, seule manière d'extirper les derniers restes de la bourgeoisie. Mais la dictature du prolétariat, c'est aussi et avant tout une dictature, bien loin de l'idéal démocratique : on n'est guère loin dans cette hypothèse des prémices du totalitarisme!

L'Histoire l'a bien montré.....

 

«La démocratie, c'est où ? C'est en Amérique ?» Alexis de Tocqueville (1805-1859)

And the winner is....Marx et Tocqueville ne se connaissaient probablement pas, en tout cas ils n'ont jamais été invités à faire valoir leurs convictions sur TF1 ou BFMTV!

Il n'en reste pas moins que, aujourd'hui, alors que marxisme et communisme sont soigneusement rangés au rayon antiquités rares des librairies, la démocratie parlementaire libérale continue à faire de plus en plus d'émules.

Le coupable ? Alexis de Tocqueville, qui, à mon sens a formulé de la manière la plus précise qui soit les fondements mêmes de la démocratie parlementaire actuelle, à partir de ses deux analyses : «La démocratie en Amérique» et «L'ancien régime et la révolution».

Qu'est ce que la démocratie ? C'est à la fois un système social et une mentalité spécifique .

-*Un système social : la démocratie est une forme de société dans laquelle l'égalité est considérée comme une valeur essentielle, où la participation de tous aux affaires publiques est admise et garantie, et où la mobilité sociale interdit la constitution de catégories intouchables de privilégiés .

-*Une mentalité spécifique : l'idéologie démocratique est foncièrement individualiste. La croyance en l'égalité intellectuelle de tous et la passion commune pour la sécurité et le bien -être en sont les principales caractéristiques.

Certes, des dangers existent : la recherche de la valorisation personnelle et matérielle peut déboucher sur un égoïsme destructeur de tout lien social et de toute autorité. Car, paradoxalement, les mentalités individualistes encouragent un conformisme généralisé, et la tyrannie d'une certaine forme de majorité à l'origine d'un nouveau despotisme, «bienveillant» mais menaçant pour l'ensemble des libertés.

D'où la valorisation des contrepoids que nous connaissons bien aujourd'hui : division des pouvoirs, pluralisme politique, institutions représentatives, liberté d'association et indépendance de la presse …..

Que demander de plus ? Le plus c'est la Justice selon Rawls.....

 

«Justice ? Vous avez dit justice ?» - John Rawls ( 1921-2002)

C'est en 1971 que ce philosophe américain né à Baltimore publie son œuvre majeure «Théorie de la Justice» qu'il a d'ailleurs fait suivre plus tard d'une reformulation plus précise «Théorie de la justice comme équité». Une œuvre qui l'a catapulté, si j'ose dire, au rang des philosophes politiques les plus importants du 20ème siècle et qui justifie que je mentionne son apport ici de façon malheureusement très superficielle. Mais ceux d'entre vous que la question interpelle pourront se procurer facilement ces deux opus en livre de poche.

Que nous dit Rawls ? Il part de la conviction que dans une démocratie moderne, liberté et égalité doivent s'accorder. Alors que ce n'est pas forcément le cas : il semble en effet inévitable que le fonctionnement des sociétés fasse surgir des inégalités entre les citoyens, lesquelles se répercutent sur leur liberté réelle. Pour différentes raisons certains s'enrichissent quand d'autres s’appauvrissent. Ces inégalités sont elles acceptables ? Rawls démontre que la justice distributive exige une conciliation entre liberté individuelle et égalité sociale!

Reste en pratique à mettre en balance les différentes théories sur la justice pour en sélectionner la meilleure....Je citerai pour mémoire deux règles : la règle du maximin (maximum minimorum) et la règle du maximax (maximum maximorum) qui en fait servent d'étalon du rendement moyen attendu.

Le plus important à considérer à notre niveau, c'est le régime idéal qui serait de nature à favoriser la meilleure justice distributive possible. Et là on se rend compte que Rawls est très proche de ce que nous connaissons aujourd'hui en tout cas dans les démocraties parlementaires libérales : il préconise en fonction des circonstances un régime socialiste libéralisé ou ce qu'il appelle une démocratie de propriétaires....

 

Jacques Eskénazi

Royan, le 29 Mars 2022

 

PJ :

- Extraits de «La République» de Platon en bande dessinée

- Extraits de «Marianne» du 10 au 16 Mars «Ils auraient tant aimé en débattre»...

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