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🔖 Bernard Giraudeau : Les dames de nage (éditions Métaillé, 2007)

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Annie B. a lu  (juillet 2016)

 « Les dames de nage » de Bernard Giraudeau.

Éditions Métailié, Mai 2007

 

J'ai aimé sa poésie, sa sensibilité et son sens de l'amitié indéfectible. Ses recherches en amour et ses innombrables conquêtes ont dû mettre une certaine Anny Duperrey très mal à l'aise. Pour ma part, je voulais voir ce que celui que je prenais pour un mirliflore à demi analphabète pouvait donner en littérature (avait quitté l'école à 13 ans comme Depardieu et Lucchini ! Ça fait peur de voir à quel point l'Éducation Nationale peut passer à côté de ses éléments les plus inclassables et les plus talentueux...)

Voici sa première phrase (et tout est à l'avenant) :

 "Je peux voir la canopée comme des vagues immobiles auxquelles seul le vent de la montagne donne une vie de mer sombre. Il traîne des brumes alanguies que le soleil levant finit toujours par enflammer. Au-delà il y a un grand fleuve et bien au-delà la mer, la vraie, l'infinie, qui se dessine parfois comme un trait de lumière pour souligner l'indéfini du ciel... Il y a alors une plainte rugueuse des écorces blessées, un bavardage précipité du feuillage sous les ailes sombres des nuages, et je me régale d'un poignard de feu derrière les voiles d'eau... Tous les soirs avant la noyade solaire, quand l'ombre du petit sycomore s'étire en géant, je m'assois sur le tronc couché qui barre le sentier. J'ai alors, comme le veilleur, le sentiment de garder un territoire." (Il a parcouru la forêt amazonienne, l'Afrique des déserts et bien d'autres endroits encore. Mais c'est les deux premiers qu'il préfère).

Il a tout essayé : alcool, drogues, amours insensées et dangereuses, amitiés inconditionnelles, recherche de la perfection faite femme, et puis la douleur, la douceur ou le désespoir de vivre, la maladie sans se plaindre... Quel personnage ! Et quelle prose !

 

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