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🔖 François Julien-Labruyère : La noyée de Royan (éditions Arléa, 2000)

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François Julien-Labruyère

La noyée de Royan

 

Photographie de René-Jacques et Jacques-Henri Lartigue

 

Au hasard de la rencontre d’une photo - celle du cercueil d’une noyée - un parallèle s’établit entre les souvenirs du narrateur et l’identité blessée de Royan.

 

J’étais venu pour la photo d’une noyée. Surgissant d’anciennes images. Elles me submergent. La scène, à l’évidence, ne pouvait me laisser indifférent. Je savais même que probablement m’attendrait un détour de vie, et qu’il correspondrait à un besoin intérieur. La Noyée sur la plage de Royan n’aurait pu être qu’une rencontre lors d’une simple vérification d’archives. Peu à peu préparée par les villas et leurs tentes disparues, elle se transforme en véritable déversoir de souvenirs, une sorte d’urgence à retrouver une part de moi-même.

Page 37

 

... Cette difficulté pour les Royannais d’accepter leur présent et cette impossibilité pour la ville de se conjuguer au passé les amènent tout naturellement à essayer de compenser en jouant du registre de l’emblématique. Durant quelques années, quand son architecture se situait à la pointe, Royan se dota d’un festival de musique contemporaine comme pour afficher la jeunesse de son béton, mais son modernisme vieillit très vite et les créations sérielles, modales, concrètes même ne purent jamais contrebalancer les nostalgies d’autrefois, faites d’un mélange d’Offenbach et de robes à la garçonne.

Page 155

 

Devenu d’hier, le Royan d’aujourd’hui éclipsera même celui d’avant-hier, si puissant est le besoin de rattacher sa sensibilité aux lieux de son enfance. Le seul problème de cette génération qui lentement s’efface et dont, par procuration, à la façon d’un hobereau anachronique et décalé, hors d’âge, je suis l’héritier direct, réside dans la destruction de son enfance.

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Éditions  Arléa – Mai 2000

 

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